La Fédération Léo Lagrange est un acteur majeur et innovant de l’Économie Sociale et Solidaire

Aminata et Lucresse en service civique international au pôle engagement Nord-Île-de-France

Aminata vient du Burkina Faso et Lucresse du Bénin. Elles ont démarré en novembre 2021 un service civique international au pôle engagement de Léo Lagrange Nord-Île-de-France. Elles interviennent auprès des collégien.nes, dans le cadre du programme de lutte contre les discriminations « Démocratie & Courage ».

Lucresse a 26 ans, diplômée d’une licence en audit et contrôle de gestion, elle a travaillé pendant deux ans en tant que gestionnaire comptable pour la Fédération Léo Lagrange au Bénin. Elle a également été impliquée dans un programme de sensibilisation à l’écocitoyenneté et animait des ateliers à destination des jeunes.

Sensibilisation à l’écocitoyenneté, à la santé sexuelle et reproductive

Aminata, âgée de 24 ans, a obtenu en 2021 une licence en droit des affaires. Elle est militante dans plusieurs associations depuis ses années lycée : « j’intervenais dans une association qui organisait la journée de la salubrité au lycée puis nous avons développé cette activité en dehors de l’établissement. J’ai alors rencontré d’autres associations qui m’ont formé à la santé sexuelle et reproductive. » La jeune femme a alors été recrutée comme pair éducatrice bénévole, « je forme mes pairs pour prévenir les conséquences de la sexualité précoce et des grossesses non désirées. »
Aminata a elle aussi participé à un projet d’écocitoyenneté, en tant que bénéficiaire dans un premier temps puis en tant qu’animatrice bénévole pour le programme « Do it with Africa » de l’ONG ASMADE, association affiliée Léo. Elle coordonne les activités et contribue à l’organisation d’un camp d’échanges interculturels, « nous faisons la promotion de ce que nous appelons le brassage culturel entre des jeunes burkinabés et des jeunes belges. »

Lucresse et Aminata ont toutes les deux été contactées par la fédération Léo Lagrange à laquelle elles sont rattachées : elles avaient la possibilité de candidater à l’offre de service civique international de Léo Lagrange Nord-Île-de-France. Une fois retenues, elles ont préparé leurs bagages et ont démarré l’aventure !

Une tutrice pour les accompagner dès leurs premiers pas en France : Mariam

Toutes les deux partagent le même constat, « ce qui m’a choqué en arrivant c’est le froid ! » se rappelle Aminata. Lucresse s’était pourtant bien équipée, « j’avais des gants mais je sentais toujours le froid ! ». Mariam Konaté, coordonnatrice au pôle engagement Nord-Île-de-France les accueille dès leur descente de l’avion : hébergement, transport, courses alimentaires, la professionnelle Léo les a accompagnées afin de faciliter leur intégration à Lille et au sein de Léo Lagrange.

Un challenge et des réalités différentes

Une semaine après leur arrivée, elles commencent leur service civique par trois jours de formation sur les modules Démocratie & Courage (D&C). Lucresse précise « c’est une formation pratique avec tout de suite des mises en situation. ». Si Aminata a de l’expérience en tant qu’animatrice avec des jeunes, elle découvre un nouvel univers ! Elles accompagnent tout d’abord les animateur.rices D&C et observent : « nous ne savions pas à quoi nous attendre, c’était un challenge pour moi ! » affirme Aminata. Elles découvrent une nouvelle réalité, un nouveau rapport aux élèves : « lorsque les élèves sont bruyants par exemple, les professeurs ne disent presque rien, chez nous tu reçois une punition ! ».

Lucresse raconte une expérience étonnante mais qui la fait aujourd’hui sourire : « nous sommes allées dans une école où il semble que les élèves n’avaient jamais vu de personnes noires ! Ils se sont approchés pour bien nous regarder et nous ont demandé si nous avions des piscines en Afrique. Au début cela m’a étonné, mais en fait chez nous c’est pareil. Les jeunes ont également des préjugés à l’égard des personnes blanches et veulent toucher leur peau ou leurs cheveux ! »

Déconstruire ses propres préjugés pour ensuite faire de la sensibilisation

Pour Aminata, il a été essentielle de tout d’abord déconstruire ses propres préjugés. Elle pensait auparavant que les européen.nes ne prenaient pas le temps de se saluer et étaient toujours pressé.es, « j’ai vu que ce n’était pas le cas ! » insiste Aminata et poursuit « j’ai compris que j’avais moi-même des préjugés. Je devais les déconstruire avant d’intégrer le programme. Ce que j’ai réalisé rapidement !»

Les deux jeunes femmes interviennent à présent pour les différents modules de D&C, en binôme avec d’autres animateur.rices du programme. Elles ont investi leurs propres savoir-faire : « nous faisons une animation à la façon africaine lorsque nous constatons que les élèves sont fatigués. Pour capter leur attention, nous les amenons à taper dans leurs mains et à chanter afin qu’ils s’activent physiquement. » Leur grande surprise ? Les enseignant.es adhèrent, participent et en rient ! « Tout se passe dans la convivialité » s’enthousiasme Aminata.

Les deux jeunes femmes termineront leur engagement à Lille en juillet prochain et repartiront avec de nouvelles idées et contenus pédagogiques qu’elles comptent bien adapter aux réalités et besoins dans leurs pays respectifs.

« Ce sont la différence et la diversité qui font la beauté du monde. »

Au-delà des notions méthodologiques et pédagogiques qu’elles acquièrent en ce moment, elles vivent une expérience humaine riche et exceptionnelle. Aminata dit aux élèves qu’elle rencontre « ce sont la différence et la diversité qui font la beauté du monde. », elle précise, « si la France et l’Afrique étaient identiques, je ne ressentirais pas la même émotion lorsque j’interviens en classe ici. »

Toutes les deux veulent remercier tous les membres Léo, en France, au Burkina-Faso et au Bénin qui leur ont permis d’être ici et qui les ont accueillies à Lille. Elles retiennent « toute cette humanité, cette chaleur humaine ressentie depuis le début. » et nous souhaitent d’étendre le réseau Léo ainsi que de nouvelles et belles perspectives pour nos projets !