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Sylviane, de l’enseignement à Paris à la petite enfance en Bourgogne

Sylviane est chargée d’animation pour un projet de mixité sociale dans les crèches du Pays Châtillonnais (21). Elle a pris ses fonctions mi-mai 2022, après une carrière de 39 ans dans l’Éducation nationale à Paris. C’est une nouvelle vie professionnelle en adéquation avec ses valeurs qui démarre pour Sylviane !

Les réseaux de l’éducation prioritaire à Paris

Sylviane a démarré sa carrière dans l’enseignement en tant que remplaçante dans des classes spécialisées pour enfants en difficulté. Lorsqu’elle a obtenu le concours et sa titularisation, elle a poursuivi en classe de perfectionnement et a travaillé ensuite pendant trois décennies dans les réseaux de l’éducation prioritaire à Paris. « Durant mes cinq dernières années j’étais directrice d’une école maternelle » précise la professionnelle.

En 2021, Sylviane et son mari aspirent à un nouveau de cadre de vie et prospectent en Bourgogne : « j’ai une amie qui vit en Côte-d’Or, les logements sont accessibles, j’ai commencé à chercher du travail sur place. » Elle réalise les démarches nécessaires auprès de son administration pour obtenir l’autorisation de quitter l’académie de Paris et emménage dans sa nouvelle région en juillet. Sylviane a attendu tout l’été une réponse positive de son employeur « j’ai espéré jusqu’à fin août et finalement j’ai obtenu un refus. J’ai donc dû demander ma retraite de l’Éducation nationale. »

Retraitée de l’Éducation nationale et une nouvelle vie professionnelle en Bourgogne

Si la retraite permet à Sylviane d’avoir un revenu, l’activité lui manque ! « Très vite je me suis ennuyée ! J’ai commencé à prospecter pour trouver un emploi, mais ce n’est pas évident lorsqu’on a été enseignante toute sa vie ! ». Jeune retraitée dynamique, elle commence plusieurs activités de bénévolat : « depuis plusieurs mois je donne des cours de français langues étrangères au centre d’aide pour les demandeurs d’asile [CADA] et chez Emmaüs. J’ai occupé d’autres fonctions bénévoles que j’ai arrêtées lorsque j’ai démarré mon emploi en crèche. »

En décembre 2021, Sylviane démarre au sein d’une crèche Léo à Recey-sur-Ource, elle est recrutée pour s’occuper d’un enfant polyhandicapé de 5 ans : « je l’accueillais le matin, je l’aidais à manger. Durant les six mois passés à la crèche, il a gagné en autonomie. Les soins et activités au centre médico-éducatif, l’ont beaucoup aidé également. Lorsque je l’ai quitté, il pouvait marcher sur une courte distance en ne l’assistant qu’avec une seule main. Nous sortions également nous promener à la bibliothèque. J’essayais de l’inciter à jouer avec les autres enfants également, mais cela ne fonctionnait pas toujours. » La professionnelle s’occupe de lui trois jours par semaine, l’enfant se rend dans un centre médico-éducatif le reste du temps.

D’un emploi en crèche à la gestion de projet dans le Pays Châtillonnais

Mais cette mission prend fin en mai, pour le 6ème anniversaire de cet enfant, âge auquel il ne peut plus fréquenter la crèche malgré son handicap. Sylviane anticipe et renouvelle ses démarches de recherche d’emploi, lesquelles l’amènent à rester au sein du réseau Léo : elle est recrutée et démarre mi-mai comme chargée d’animation pour un projet récent pour le territoire.

Initiée en 2021, la mission pour laquelle Sylviane est recrutée vise à favoriser la mixité sociale dans les crèches du Pays Châtillonnais. La professionnelle doit pour cela, entre autres, développer des actions d’accompagnement à la parentalité dans les deux CADA du territoire. L’objectif : accompagner les familles à solliciter progressivement l’accueil occasionnel en crèche pour leurs enfants.

Lever les freins pour accompagner au mieux les familles et leurs enfants

Sylviane réfléchit déjà à un événement festif et convivial, favorisant la rencontre entre les familles du CADA, les parents qui fréquentent les crèches, les usager.ères des Restos du cœur, « pour faciliter les liens avec les familles et l’intégration future des enfants dans les crèches. Je pense que c’est nécessaire de réunir tout le monde. » La professionnelle évoque également les premiers écueils identifiés par la précédente chargée d’animation : « l’accueil occasionnel pour les enfants du CADA a lieu le mercredi, les parents ont donc leurs autres enfants avec eux. De plus, il n’y a pas de bus entre les CADA et la crèche et il y a 25 minutes de marche. Cela constitue un frein pour les inciter à découvrir l’accueil collectif. Et c’est ce qui m’intéresse : trouver les leviers pour lever ces freins ! »

La place de l’enfant et les valeurs de l’éducation populaire

Travailler au sein d’un réseau d’éducation populaire fait sens pour Sylviane, « les valeurs portées par Léo Lagrange sont aussi les miennes. Lorsque j’étais enseignante, j’étais très proche de la pédagogie Freinet. La reconnaissance de l’enfant, ses besoins et sa place, c’est important pour moi. »

Pratique de l’art plastique libre avec les tout-petits, jeux pour développer le langage, marionnettes à doigt ou à main et interventions de compagnies de spectacle vivant, Sylviane foisonne d’idées « je veux faire en sorte que les enfants aient accès à une richesse, qu’ils se nourrissent autrement que par les écrans. »

Vous partagez son envie, ses idées, son entrain et vous avez une mission proche de celle de Sylviane ? « Je suis preneuse des idées et des expériences des collègues Léo, n’hésitez pas à me contacter ! »